Denis Prieur dans son atelier


"Je suis né juste après un défilé de défunts dans ma famille. Mon père (Claude Prieur) était fresquiste et François-Victor Bazin, mon oncle, sculpteur, Prix de Rome.
Mon père était élève de Ducos de la Haille qui a décoré le palais des colonnes à la Porte Dorée et la mairie de Reims. Son professeur était Baudoüin, fresquiste du plafond du Petit Palais ; son maître était Puvis de Chavanne au Louvre ; son maître était Chassériau au Louvre et ses maîtres étaient Ingres et Delacroix. Que la terre soit légère sur le corps de ces hommes illustres.
Mon grand-père, Louis Prieur, était voisin de Rosa Bonheur à Thomery-By. La fibre artistique est venue par l’influence de Rosa Bonheur.
J’ai commencé à dessiner dans l’atelier de mon père, vers douze ans : des copies de peintres de la Renaissance et des compositions (personnelles). Mon premier professeur fut mon père. Aux vacances, nous allions à Saint Martin de Ré, rendre visite à M. Ducos de la Haille qui me donnait des leçons de peinture. J’en garde un souvenir très ému.
À douze ans, j’étais très remarqué par ma professeur de dessin, Madame Pujol, à Fontainebleau, qui m’encourage encore. Vers quatorze ans, lassé des cours généraux, je préférais faire des pastels, au Louvre, de Poussin, David et Chassériau.
À seize ans, j’entrais aux Beaux-Arts de Paris, dans les ateliers de Carron et de Faure, où je peignais le modèle et la nature morte, ainsi que de nombreuses copies, au Louvre, de Véronèse, Rubens, Goya, Chardin, Delacroix, Philippe de Champaigne et Ingres. Nous avions des leçons de Balthus par l’intermédiaire de M. Carron qui fut son élève à Rome.
Le principal choc fut Delacroix au Louvre et à Saint Sulpice. J’étais saisi par son sens de la saillie et du mouvement, de la torsion de la lumière et du retournement des volumes vers la profondeur. Son sens du reflet fait tourner les plans qui regardent le ciel, la verticale au sol pour faire tourner les volumes. Le milieu des formes est en saillie et la lumière caresse le volume jusqu’aux extrémités des contours où elle vient mourir vers le dos des formes invisibles, mais parfois suggérées par des éléments dans le fond. Les lumières en saillie sont emplâtrées pour que la lumière accroche et que la matière épaisse soit plus près des yeux du spectateur. Voir comment je travaille

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I was born just after a parade of deaths in my family. My father (Claude Prieur) was a fresco artist and François-Victor Bazin, my uncle, a sculptor, Prix de Rome.
My father was a student of Ducos de la Haille who decorated the Palace of Columns at the Porte Dorée and the City Hall of the French town Reims. His teacher was Baudoüin, fresco painter of the ceiling of the Petit Palais; his master was Puvis de Chavanne at the Louvre; his master was Chassériau at the Louvre and his masters were Ingres and Delacroix. May the earth be light on the corpses of these illustrious men.
My grandfather, Louis Prieur, was a neighbor of Rosa Bonheur in Thomery-By. The artistic fiber came through the influence of Rosa Bonheur.
I started to draw in my father’s studio, when I was about twelve years old: copies of Renaissance painters and (personal) compositions. My first teacher was my father. During the holidays, we used to go to Saint Martin de Ré, to visit Mr. Ducos de la Haille who gave me painting lessons. I have very fond memories of that time.
When I was twelve, I was noticed by my drawing teacher, Mrs Pujol, in Fontainebleau, who still encourages me. Around the age of fourteen, tired of general courses, I preferred using pastels, at the Louvre, of Poussin, David and Chassériau.
At sixteen, I entered the Beaux-Arts de Paris, in the studios of Carron and Faure, where I painted models and still life, as well as numerous copies, in the Louvre, of Veronese, Rubens, Goya, Chardin, Delacroix, Philippe de Champaigne and Ingres. We had lessons from Balthus through M. Carron who was his pupil in Rome.
The main shock was Delacroix at the Louvre and at Saint Sulpice. I was struck by his sense of projection and movement, the twisting of light and the turning of volumes towards depth. His sense of reflection turns the dimensions looking at the sky, the vertical on the ground to twist the volumes. The middle of the forms in a protrusion and the light caresses the volume to the ends of the contours where it comes to die towards the back of the invisible forms, but sometimes still suggested by elements in the background. The protruding lights are plastered so that the light catches and the thick material is closer to the viewer’s eyes.
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